Dans
une relation, est-il nécessaire de vérifier qu’il n’y a pas anguille sous roche
pour continuer, rassuré ?
Doit-on
prendre ses vessies pour des lanternes quand il déclare sa flamme d’un air
penaud mais qui va de soi ?
Peut-on
jouer carte sur table au jeu de l’amour et des bagarres sans être déclarée hors-jeu
par un arbitre dénué de bon sens et sans libre arbitre : le temps ?
Est-il
possible d’aller chercher midi à quatorze heures quand son train part sans
retard, le regard fixé sur la grande aiguille presque immobile de l’horloge de
la gare ? Et je ne vous parle pas de la petite qui reste désespérément
indifférente aux fluctuations temporelles ?
Quand
remontrons-nous nos pendules pour qu’elles soient à l’heure et qu’on accorde
enfin nos violons dans cette rapsodie infernale ?
Est-ce
que cet amour sera capable de briller de tous ces feux sans une aide
extérieure ?
J’aimerais
lui envoyer tout ce papier noirci de mots tendres à son égard, tous ces écrits
qui restent sans me faire du tort quand on sait que les paroles s’envolent,
tombant dans le piège de la répétition, ailleurs au-dessus d’un nid de coucous.
J’aimerais
tourner sept fois ma langue dans sa bouche avant de lui dire je t’aime…