dimanche 29 septembre 2013

Ad-âge



Dans une relation, est-il nécessaire de vérifier qu’il n’y a pas anguille sous roche pour continuer, rassuré ?

Doit-on prendre ses vessies pour des lanternes quand il déclare sa flamme d’un air penaud mais qui va de soi ?

Peut-on jouer carte sur table au jeu de l’amour et des bagarres sans être déclarée hors-jeu par un arbitre dénué de bon sens et sans libre arbitre : le temps ?

Est-il possible d’aller chercher midi à quatorze heures quand son train part sans retard, le regard fixé sur la grande aiguille presque immobile de l’horloge de la gare ? Et je ne vous parle pas de la petite qui reste désespérément indifférente aux fluctuations temporelles ? 

Quand remontrons-nous nos pendules pour qu’elles soient à l’heure et qu’on accorde enfin nos violons dans cette rapsodie infernale ?

Est-ce que cet amour sera capable de briller de tous ces feux sans une aide extérieure ? 

J’aimerais lui envoyer tout ce papier noirci de mots tendres à son égard, tous ces écrits qui restent sans me faire du tort quand on sait que les paroles s’envolent, tombant dans le piège de la répétition, ailleurs au-dessus d’un nid de coucous.

J’aimerais tourner sept fois ma langue dans sa bouche avant de lui dire je t’aime…

jeudi 29 août 2013

Et toi?



Qu’est-ce que tu as dans la tête ?

  • J’ai fait naître un labyrinthe tortueux où je me perds les soirs de tempêtes et où personne ne peut suivre mes pas, me retrouver si je ne le souhaite pas !

Qu’est-ce que tu sais faire ?

  • Je sais placer des lucioles à chaque intersection de ma vie pour éclairer les coins sombres de mon existence malmenée et choisir la route illuminée pour cheminer projets au vent.

Qu’est-ce que tu peux dire ?

  • Je murmure des mots tendres et fous aux oreilles qui écoutent le silence et qui ne me jugent pas quand je me trompe.

Qu’est-ce que tu décides ?

  • Je ne prends aucune décision car elles pourraient influencer ma vie et m’obliger à les suivre. Je veux garder mon libre arbitre. Je ne veux  être responsable que de mon chemin de vie.

Qu’est-ce que tu espères ?

  • Chaque  jour, je me réveille en vie avec l’envie de vivre au-delà de midi. Passée cette heure, l’ombre m’accule, les ténèbres de mes sentiments se réveillent, l’angoisse grandissante m’envahit un peu plus fil des minutes qui défilent. Alors, je pense parfois tout haut : vivement ce soir qu’on se couche et que j'oublie !

Est-ce que tu crois aux miracles ?

  • Je ne sais pas. Depuis que tu as posé cette question, j’y pense tout le temps et je n’ai pas de réponse, ni le moindre signe à interpréter qui pourrait me faire dire : oui, j’y crois. Je crois au miracle de la paix essentielle, de la paix intérieure, de la sérénité méritée. Et toi ?

mardi 27 août 2013

Dans cette ville


Dans cette ville où le kilomètre prend une heure de temps entre les rues montantes et les escaliers pervers. Les tunnels et les couloirs du métro et de la vie. Les allées et venues sans gardien, trop de monde, trop d’âmes, trop de jambes et trop de claquement de semelles.

Sur les trottoirs jonchés de feuilles calcinées et de crottes écrasées, obligée de slalomer, d’enjamber ! 
Traverser  la route réservée aux deux roues, aux quatre cylindrées et aux turbos diesel est devenu une prise de risque sans assurance, le but étant de ne pas se faire heurter.

Marcher sur les pavés trop inégaux et visqueux ou vicieux où, à chaque pas que vous tentez de poser sur le sol par un calcul défiant toute logique, vous risquez le « tordage » de la cheville, celle qui a déjà été blessée quand vous aviez 5 ans. 

Entre les grilles protectrices des arbres de la ville et les bouches d’égout, vos pieds se balancent. Et ces barreaux solidaires du sol bitumé sont prêts à vous accrocher, à kidnapper vos hauts talons ou vos pointes fines et acérées. 

Dans cette ville où je déambule, j’ai mal aux pieds !
Comment faire entrer dans mes chaussures étroites, à hauts talons et à semelles compensées mes cors, mon gros orteils et mon hallux valgus ?



vendredi 23 août 2013

Année-Versaire de toi

Aujourd'hui c'est ton anniversaire.
C'est pour tous un an de plus,  365 jours et des millions de secondes à vivre intensément sans vergogne comme si chaque moment ne devrait plus se représenter.
C'est pour toi un an de plus, de projection sincère pour mener à bien tes projets, pour recommencer, pour trouver le chemin qui sera le tien et pas celui d'une autre.
C'est un tournant à négocier en prenant en compte ceux qui comptent, pas comme un frein mais comme une valeur sûre, car tous, autour de toi, se mobilisent à leur façon pour te donner cette énergie qui te fait grandir chaque jour.
C'est ton anniversaire mon Cœur, une ligne fine à franchir porteuse d'avenir et de concrétisation que tu feras vivre. Une porte à franchir la tête haute et le cœur joyeux, sans regarder derrière et sans jamais oublier d'où tu viens pour passer et dépasser les épisodes douloureux et garder les saisons heureuses




mercredi 31 juillet 2013

Habitude



Je tombe toujours sur les mêmes  personnes, sur le même genre d’individus quand je monte dans le wagon ou dans la rame de métro. Et peu importe la destination, le numéro de la ligne, l’heure et le jour !
A chaque fois, c’est le même scénario: soit je monte et ils sont déjà là, en place et je n’y ai vu que du feu. Soit, ils montent dans mon wagon et ils se placent en face de moi, enfin toujours dans ma ligne de vue, à portée de ma mire. 
Je connais leurs discours presque par cœur, car il est aussi déclamé avec cœur. Les mots sont souvent couverts par les bruits saccadés des roues frottant sur les rails à peine usés depuis que le métro est métro.
Alors ils haussent le ton pour se faire entendre et là, leur voix fuse et fusèle dans le compartiment et on peut capter, intercepter …sans emploi (…) ticket (…) petite pièce (…) voyage et merci.

Je les regarde et j’essaie à chaque fois de comprendre ce qu’ils nous jettent à la face, à nous bien à l’abri dans le wagon. Je donne ce que je peux, un regard, un sourire, un désolé… je sais que ce n’est pas avec ça qu’on mange mais parfois c’est pris au vol et ça reste peut-être inscrit quelque part dans leur journée.

Et ça se termine toujours de la même façon.
Je descends avant eux, les laissant à leur chanson ou à leur quête sans jamais insister avec  une pudeur et un déterminisme caché, un paradoxe réel, une contradiction affichée.
Ou bien ils sortent pour envahir de leurs doléances le wagon précédent, suivant un vrai chemin de croix et de fer.
J’entends leur plainte un laps de temps, celui de leur trajet.
Font-ils partie à ce point de mon paysage de désolation quotidienne pour être oubliés une fois  la porte du wagon refermée ? 
Je ne sais plus…Je ne veux pas m’habituer à tout… M’en rendrais-je compte si c’était le cas ? 
Je ne sais pas…